Environnement

LES EFFETS SUR L‘ENVIRONNEMENT L'utilisation des véhicules sur les sols naturels entraîne au moins quatre conséquences :[1] Le sol est comprimé sous la ou les roues. [2] Le véhicule exerce une contrainte latérale sur la surface du sol. [3] Le sol est cisaillé chaque côté de la zone comprimée. [4] Le mouvement du véhicule provoque un cisaillement horizontal du sol.

L'environnement :

Parallèlement à l'augmentation récente du quad, on note l'augmentation de tous les types de véhicules hors route (VHR) (off-road vehicle » ou ORV) motorisés (véhicules routiers à quatre roues motrices ou 4x4, jeeps, motocross) et non motorisés (bicyclette de montagne). Tous ces véhicules ont un impact certain sur l'environnement.

Certaines caractéristiques du quad le distinguent des autres types de VHR : le type de pneu, son poids relativement faible et bien réparti, la dominance de moteurs quatre-temps pour les quadistes de loisir. Alors que son volet utilitaire présente peu de problèmes, l'utilisation à des fins récréatives soulève de nombreux inconvénients (Gauthier & Guillemette, 1993).

La situation du quad au Québec présente un contexte particulier. Le Québec compte des milliers de kilomètres de sentiers. La principale limitation du réseau est le manque d'interconnexion entre les régions ce qui conduit à de la circulation hors sentier.

L'importance des impacts sur l'environnement d'activités récréatives et des quads en particulier, dépend des caractéristiques environnementales, de son utilisation et de sa gestion (Priskin, 2003).

La prochaine section traite des principales caractéristiques environnementales influençant l'importance des impacts des quads sur l'environnement tel que relevé dans la littérature consultée. La section suivante aborde deux types d'utilisation différents, soit la pratique hors sentier et la pratique en sentier balisé. Enfin, la dernière section explore des avenues de gestion pouvant conduire à une utilisation du quad dans une perspective de développement durable.

COMPARAISON DES IMPACTS RELIÉS À LA PRATIQUE DU QUAD HORS SENTIER OU EN SENTIER BALISÉ

5.2.2 En sentier balisé

Il n'existe pas encore d'étude d'évaluation environnementale spécifique aux impacts liés à l'utilisation du quad en sentier balisé, bien que des études soient actuellement en cours (USDA, 2003).

Il est cependant possible de tirer des études existantes quelques éléments de réponse sur les impacts liés à l'utilisation en sentier. On suppose que, dans ce scénario, la réglementation existante, les politiques et le Guide d'Aménagement et d'entretien des sentiers de QUAD au Québec développé par la FQCQ de concert avec la Fondation de la Faune (FFQ, 2003) seront suivis. Ce guide présente de façon claire et détaillée les différents éléments environnementaux à considérer lors de la planification, l'aménagement et l'entretien d'un sentier ainsi que les règles à respecter et les permis à obtenir. Bien utilisé, il permet de minimiser les impacts d'un sentier dès la conception et d'ajuster les actions de protection ou de restauration en fonction de l'évolution du sentier et de son utilisation.

PROTECTION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE

5.2.2 En sentier balisé

MILIEUX FRAGILES ET COMPOSANTES SENSIBLES DE L'ENVIRONNEMENT

Une bonne planification des sentiers évite d'emblée les milieux fragiles (au moins ceux définis par le règlement). De plus, en autant qu'ils soient connus, d'autres éléments sensibles (espèce menacée, aires de reproduction, etc.) sont protégés par une bonne planification et un bon suivi environnemental du sentier.

ÉROSION ET SEDIMENTATION

La gestion de l'érosion et de la sédimentation passe d'abord par une bonne conception de base du sentier et de gestion de ses eaux d'écoulement. L'aménagement des fossés, le choix du nombre et de l'emplacement des ponceaux, une bonne conception des structures de traversée des cours d'eau, etc. et de bonnes pratiques de construction sont autant d'aspects à examiner.

Étant donné l'aspect dynamique de l'écoulement de l'eau et le caractère imprévisible des précipitations et du patron de fonte au printemps, le contrôle de l'érosion doit demeurer une préoccupation constante. En plus d'une bonne conception de base, les sentiers doivent faire l'objet d'un suivi et d'ajustements si nécessaires, ils doivent être fermés à certaines périodes etc.

SOLS ET VÉGÉTATION

La concentration de la circulation et des activités dans les sentiers diminue les probabilités de destruction directe (flore et faune) et la compaction directe du sol. Elle rend beaucoup moins significatifs les effets indirects tels que la concentration de l'écoulement, la perte de couvert végétal et l'augmentation du sol à nu (USDA, 1993). Le nombre de sentiers illicites et les impacts qui leur sont associés devraient également diminuer, surtout là où l'offre de sentiers est bonne et diversifiée.

FAUNE

Les impacts sur la faune s'apparentent beaucoup aux impacts causés par les routes. L'évaluation des impacts sur la faune des quads en sentier peut donc être faite par inférence avec les résultats d'étude sur l'effet des routes sur des espèces connues de concert avec des informations sur l'histoire naturelle et la cartographie de la distribution saisonnière des espèces étudiées (Gilbert, 2003). L'information de base est très variable dépendant des espèces.

AIR

De façon générale, les impacts sur la qualité de l'air reliés aux gaz d'échappement émis par les quads sont susceptibles d'être plus importants pour un utilisateur circulant le long d'un sentier qu'à l'extérieur du sentier, en raison notamment du nombre plus élevé de quads qui y circulent.

L'utilisation d'un sentier aménagé, en tenant compte des conditions du milieu (nature du sol, topographie, vents dominants), peut par ailleurs minimiser l'exposition des quadistes et des personnes vivant dans les environs. L'utilisation des matériaux grossiers pour la surface de roulement minimise le soulèvement de particules fines, donc l'expression aux matières particulaires. De plus, l'aménagement de sentiers dans des secteurs moins accidentés et plus dégagés est susceptible de réduire l'utilisation de la marche au ralenti lors de périodes d'attente pour le passage et de favoriser la dispersion des contaminants de l'air.

Une mauvaise utilisation des sentiers, telle que la circulation du quad à une vitesse excessive, est susceptible d'émettre davantage de contaminants dans l'air et d'affecter la visibilité environnante. À cet égard, l'aménagement de sentiers en ligne droite sur seulement de courtes distances, l'élaboration de campagne de sensibilisation, l'affichage de consignes ou d'avertissements aux endroits appropriés (ex. : points d'entrée du sentier, zone d'accélération) ainsi que la mise en place de mesures strictes pour contrôler les excès de vitesse contribueraient notamment à réduire la vitesse sur les sentiers et par le fait même les émissions.

RECOMMANDATIONS

5.4 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

5.4.1 LA NÉCESSITÉ D'ÉTUDES D'IMPACT DU QUAD AU QUÉBEC

Au Québec, peu d'études ont été effectuées jusqu'à présent et la revue de littérature n'a pu apporter beaucoup de ces « faits » scientifiquement vérifiés pour des écosystèmes semblables à ceux du Québec. Les connaissances sont par conséquent considérées insuffisantes pour conclure de manière détaillée quels sont les impacts réels des quads sur les différents types de milieux naturels, que ce soit pour un usage sur piste balisée ou hors piste.

Il serait sans doute opportun de procéder à une évaluation environnementale stratégique sectorielle de la pratique du quad afin de la caractériser selon les types de milieux qui sont affectés ou pourraient l'être si la pratique se propage. Cette étude pourrait viser, en premier lieu, les régions ciblées pour le développement du quad, soit Lanaudière, Chaudière-Appalaches et Bas St-Laurent.

Une expertise plus précise peut aussi être développée en faisant des études environnementales complémentaires d'évaluation et de suivi des sentiers existants afin d'identifier les impacts réels et de déterminer les moyens d'y remédier ou de les atténuer.

Les quelques thèmes de recherche suivants pourraient être approfondis afin de mieux connaître les effets du quad au Québec :

- évaluation des impacts de l'utilisation de sentiers existants sur les sols, l'eau, l'air, la végétation et la faune pour différents types de milieux (forêt feuillue, coniférienne, milieu agro-forestier, zones habitées, secteurs accidentés, vallonnés, plats, réseau hydrographique important ou non, etc.) ;

- inventaire (abondance, cartographie) de l'utilisation hors-sentier dans une région cible et évaluation des impacts sur les sols, l'eau, l'air, la végétation et la faune pour différents types de milieux;

- comparaison des impacts entre l'utilisation hors-sentier et l'utilisation de sentiers existants pour des milieux et des régions comparables;

- impacts des méthodes de construction de sentiers ainsi que des activités d'entretien;

- comparaison des impacts entre différents types d'aménagement de sentiers et d'infrastructures implantées;

- étude sur la création des chemins parallèles et autres types de sorties de sentier (raisons, méthodes d'évitement et de contrôle, restauration);

- essais de restauration de milieux dégradés par le passage des quads;

- suivi environnemental de sentiers : avant la construction, pendant et plusieurs années après.

À cause de l'augmentation croissante de cette activité, il apparaît nécessaire d'implanter une planification et une gestion stratégiques pour l'encadrer. Cependant, une saine gestion ne peut être possible que si l'on comprend les relations entre l'utilisation récréative et les capacités de l'environnement naturel à absorber les impacts. Comme pour tout développement, des pertes de sol, de végétation et d'habitat sont inévitables, mais il importe de rendre ce développement durable en minimisant les impacts.Source: Desjardins Marketing Stratégique, coll.: Tecsult Inc. Québec, Août 2004